Maurice Rouget : une belle fidélité au Lycée
Maurice Rouget est issu d’une famille où l’enseignement tenait déjà une large place. Son père [1] et sa mère assuraient la classe dans le village [2] tandis que la sœur de sa mère veillait sur l’école du Dégagnazès, au coeur de la Bouriane.
Le conflit de 14 contraignant le père à partir sur le front, Maurice rejoindra son grand-père maternel Jean Sol [3], instituteur au hameau de Pasturat (commune d’Arcambal). Il y restera jusqu’en 1920. Ces huit années seront sans doute décisives dans la construction de ses racines : [4]
« Le pays natal, ce n’est pas toujours le ciel sous lequel on a ouvert les yeux, mais bien les lieux, riches ou pauvres, laids ou magnifiques, où, pour la première fois, un enfant à vraiment regardé, écouté, humé, ressenti… Notre âme, c’est à dire notre « moi » le plus intime, s’est le plus souvent si bien enracinée à son premier « environnement » qu’elle lui trouve d’ordinaire un charme unique et quasi ineffable ».
Il poursuit : « Personnellement, ma terre natale, c’est Pasturat, un petit village étagé sur une colline escarpée, rive gauche du Lot, tout en face de Saint-Géry, minuscule chef-lieu de canton, allongé, lui, dans la vallée et surplombé de belles falaises, rive droite de la rivière ».
La paix signée, il reviendra à Peyrilles, « numéro deux de mes attaches sentimentales » pour y vivre « à temps complet » de huit à douze ans. Il poursuivra sa scolarité au Lycée Gambetta, puis khâgne, le préparant pour des études littéraires et enfin l’agrégation de grammaire qu’il réussira en 1936. [5]
Bien que sollicité très régulièrement par les célèbres auteurs André Lagarde et Laurent Michard, il préfère rester dans le Lot et entamera une carrière de professeur au Lycée Gambetta de septembre 1936 à juin 1972.
De sa vie personnelle, rien ne filtre vraiment. Une aventure sentimentale sans lendemain et son engagement à soutenir des parents restés à Peyrilles et notamment son père infirme seraient sans doute à l’origine de son maintien dans le statut du célibat. Pour les besoins de ses activités d’enseignant, il logeait rue Etienne Brive mais conservera avec Peyrilles un lien permanent sa vie durant.
Homme de caractère, il se liera d’amitié avec un de ses anciens élèves, Christian Aymard, qui résidait à Boissières. Une passion commune pour l’apiculture et la vie rurale en général les réunira et en 1996, affaibli par la maladie, son ami Christian lui assurera le gîte et le couvert jusqu’à son décès en 2002. [6]
On doit à Maurice Rouget de nombreux écrits publiés dans la Revue Quercy Recherche. De 1920 à 1965, Cahors sera aussi pour lui une source d’inspiration et sa plume sera fortement orientée sur le quotidien de cette préfecture du Lot.
Eléments recueillis auprès de l’Association des Anciens élèves du collège Gambetta (4/12/2017)
Maurice Rouget est mentionné dans les annales des années suivantes
1937, professeur de classe de 6e A1
1938, néant
1939, professeur de classe de 3e
1940, pas d’archives
de 1941 à 1943, néant
1944, professeur de classe de 3e avec la mention Prisonnier de guerre
1945, professeur de classe de 3e, agrégé de grammaire + mention dans la liste des Prisonniers de guerre
de 1946 à 1950, professeur de classe de 3e, Lettre et grammaire
Maurice Rouget, surnommé affectueusement "Mickey" par les élèves du Lycée Gambetta, a également enseigné, dans les années 30 à Toulouse ainsi qu’à Saint-Romans sur Isère. Ce texte est issu de l’ouvrage "Léonie Léon et Gambetta. Un étonnant roman d’amour de dix années (1872-1882), édité chez édicausse.
On ne peut qu’inviter celles et ceux ayant conservé quelques souvenirs de ce professeur à nous les faire partager.
Illustration : classe de 3e, 1945-1946. On notera à la gauche de Maurice Rouget, M. Menard, professeur d’Allemand.

